Warholisation

Warholisation

dimanche 29 novembre 2015

Art

 J'ai sorti et monté le sapin, on a commencé à le décorer. La choute avait un anniversaire. Des mamans sont inquiètes pour l'avenir de la France, de l'Europe. On ne trouve pas les mots rassurants, les raisons d'espérer, d'avoir la foi en nos élus si déphasés. Les filles se sont bien amusées. 
  Le chichou a terminé sa semaine de stage obligatoire (de 3e). Il fallait le trouver tout seul. On a envoyé des lettres et CV auxquels aucun destinataire n'a répondu. Il aurait suffi d'un petit mail. C'est malheureux quand même. Un avant-goût de sa recherche d'emploi ? Certains de ses camarades se sont retrouvés plus ou moins bien lotis (au bureau de leurs parents, d'un membre de leur famille, d'un ami de la famille...), plus ou moins promis à l'ennui.
 Sur la bonne idée d'une amie avec laquelle j'en parlais on a décroché un stage à l'atelier d'art municipal que fréquente le chichou (cours de BD hebdomadaire). Il a suivi les différents cours dispensés, y a participé, a aidé (notamment pour les séances des 4-5 ans et 8-10 ans. Les 4-5 ans étaient mignons, les 8-10 plus excités.), a enrichi ses connaissances et son savoir-faire sur ce qu'il aime, le dessin (appréhendant différentes techniques : fusain, aquarelle, gravure). Le tout dans une ambiance très sympathique, car l'un des critères principaux - avoués, affirmés - de recrutement de la directrice est la gentillesse... (Très bon critère, qui n'est apparemment pas retenu pour le recrutement des salariés de mon établissement.)
  La directrice, le voyant motivé (Il s'est senti compris et apprécié, ça lui a fait du bien.), lui a donné des conseils pour son orientation et a souligné l'importance des connaissances culturelles à acquérir quand on veut travailler dans le domaine artistique. Chouette, il va peut-être plus volontiers m'accompagner dans les expos. Mince, il a déjà oublié qui était Hector et Priam, Pâris et Hélène. Et Cassandre.

 Magnifique expo sur des oeuvres d'art en papier et carton, près de chez nous.

samedi 28 novembre 2015

Liste de courses

 Mercredi, il pleut, il pleut, il pleut... Mais j'ai quand même quelques courses à faire. Depuis la veille la vaisselle s'entasse dangereusement dans l'évier, faute de produit pour la laver. L'eau aussi chaude soit-elle ne suffit pas toujours pour diluer la graisse...
 Je demande donc à la choute de recopier la liste que j'ai écrite à la craie sur le tableau noir (Non, décidément, je ne suis pas geek.). Faute de papier brouillon pour remplir cette mission elle va chercher le cahier dans lequel elle imagine ses histoires (le sujet potentiel d'un article) et recopie plus ou moins bien (voir ci-dessus). Comme quoi, la copie "ad hoc" n'est pas chose si aisée pour une enfant de 7 ans.
 Rien de très écolo-bio : des chips, des éponges, du produit vaisselle donc, et des lingettes de cire... (Que je ne trouve qu'au Monop'.) C'est pour le parquet. Ce que j'ai vu après, c'est qu'elle avait ajouté, intelligemment précisé : "pour acheter". Il m'en faut vraiment très peu, cette précision m'a émue...
 Les premiers pas, les premiers mots, toutes les premières fois de son enfant, c'est évidemment émouvant pour des parents. Mais quand on voit que son enfant marche vers la conscience, quand on perçoit son évolution vers la raison, qu'on sait qu'il est à un tournant, c'est émouvant tout autant.
 
Et puis avec les éléments de son jeu Trap' Tartine elle a pensé à faire un lapin...

vendredi 27 novembre 2015

Anglais

 Cette année, pour Noël, le Bazar de l'Hôtel de ville s'est mis à l'heure anglaise. L'année passée, faute de sous (?), il n'y avait eu aucune décoration, c'était triste.
 Je me suis arrêtée pour prendre quelques photographies destinées à une amie qui a annulé sa visite à Paris pour cause de terrorisme ambiant...
Les marionnettes sont automatisées.
 Aujourd'hui, l'heure est à l'hommage aux victimes et à la mise à l'honneur du drapeau tricolore. Et tout le monde se dit, par solidarité, Français, même les Anglais...

jeudi 26 novembre 2015

Code de la route

 J'ai déjà eu l'occasion de le mentionner ici, rue de Rivoli, à peu près en son milieu (à un carrefour en T), il y a, apposé au-dessous des feux tricolores, un panonceau autorisant les vélos à passer au feu rouge. En laissant bien évidemment la priorité aux piétons ou aux autres véhicules (venant de la gauche). Alors que je passe le feu - après avoir fait attention qu'aucun piéton n'était engagé ni même ne s'annonçait - déboule du trottoir un vélo (un vélib je crois), qui s'engage sur le passage piéton en râlant. Contre moi qui l'ai gêné en brûlant le feu rouge ! Je te jure...
 Décidément, on ne sait plus où on en est questions respect des règles. Une bonne charia (interdisant aux femmes de conduire quoi que ce soit), c'est sûr, ça aurait le mérite d'être plus clair pour tout le monde... (Je plaisante, évidemment.)
 Et puis ils devraient faire de ces panonceaux de vrais grands panneaux que les automobilistes puissent voir aussi. Parce que combien doivent pester derrière leur volant (Encore un vélo qui brûle le feu ! Ils se croient tout permis ! Sans compter les insultes ou autres mots vulgaires, apanage des conducteurs de tout engin.) ?

 À certains carrefours situés dans les zones 30 les cyclistes sont autorisés à passer au feu rouge pour aller à droite (certains carrefours en X) ou tout droit (carrefours en T).

 Le problème, ce sont les vélos qui brûlent systématiquement tous les feux (ruinant la réputation de l'ensemble des cyclistes - mes stats personnelles ne sont pas à jour sur le pourcentage respectueux du code de la route), sans respecter la priorité due aux piétons, allant jusqu'à jouer de leur sonnette à l'encontre des personnes engagées sur le passage piétons ! Le summum.
 Malgré le désagrément, j'aime bien quand il pleut, car il ne reste plus que les irréductibles cyclistes et je roule tranquille.

lundi 23 novembre 2015

Reines

 Plus drôle. Avec la choute - qui a quand même peur, sachant que je travaille à Paris, que je me fasse tuer dans un attentat... -, nous regardons parfois, afin de nous délasser de nos dures journées respectives, Les reines du shopping...
 Tablant sur ma beauté et mon élégance, ma principale (et unique) fan souhaiterait me voir à la télé, et est persuadée que je gagnerais les 1000 euros. (C'est sûr que ça mettrait du beurre dans les épinards...)
 Elle verrait également comme gagnante certaine son institutrice de CP (celle de l'année passée), dont la svelte silhouette met en effet en valeur les vêtements qu'elle choisit plutôt avec goût. J'en ai fait part à cette dernière, qui a ri aux éclats comme elle sait si bien faire (avec une bouche grande ouverte sur de belles dents bien alignées, et un jeté de tête en arrière des plus expressifs), et a pris cela comme il se devait, comme un compliment.
 Tout en n'imaginant pas plus que moi participer un jour à ce genre d'émission. Dont le succès ne repose que, l'avons-nous fait remarquer toutes deux, sur son animatrice, en l'occurrence la charismatique et chaleureuse Cristina Cordula. Qui sait dire des choses négatives avec le sourire, prenons-en de la graine.
 La choute a du mal à comprendre que je n'aie aucune envie, contrairement à un paquet de gens (et c'est ça, moi, que j'ai du mal à comprendre), de me donner bêtement en spectacle. Et encore moins l'envie de subir les critiques acerbes et autres remarques stupides des autres candidates (malheureusement stimulées en ce sens par la production). (Je coupe souvent, autant que faire se peut, leurs commentaires, en fait.)
 
 Cristina est mon prophète... Pas de dos nu (malheureusement) pour moi. Moins de col roulé qu'avant. Pas de pince (sauf pour le bain). Haro sur le Fashion faux-pas !

dimanche 22 novembre 2015

Rire

 Avant ces tristes jours, nous étions allés benoîtement, l'esprit libre et tranquille, au cirque.

Rire, c'est le titre du nouveau spectacle du cirque Bouglione.
 Le cirque d'hiver, 110 rue Amelot, Paris, 11e (construit en 1852 par l'architecte Jacques Hirtoff, autrefois appelé Cirque Napoléon), acheté par la famille Bouglione en 1934.

 Le spectacle commence avec les tigres de Hans Ludwig Suppmeier.
 Quatre gros matous...

 Rafael de Carlos est Cubain. Il jongle, avec dextérité et une grande gaieté (Un sourire, une joie, une façon de danser, d'être heureux de vivre et d'être là, de "faire le show" qui m'ont fait penser qu'il était italien...), avec des ballons ou petites balles. Pas un(e) (de) raté(e).

 Les frères Anastisini, acrobates italiens, ont connu quelque défaillance, qu'on leur pardonnera volontiers, l'entreprise n'étant pas aisée.

 L'impressionnante Shirley Larible est la, jeune, fille du clown - David Larible, qui l'accompagne en chantant (et en frémissant d'inquiétude peut-être).

 La cavalière Régina Bouglione peut être fière de son fringant destrier blanc.l

20 minutes d'entracte.


 Les (8) Salto dancers sont ultra dynamiques et séduisantes (et bien faites). L'orchestre (le maestro Pierre Nouveau et ses 10 musiciens) assure. Il compte (seulement) deux filles, l'une au violon et l'autre à la batterie.

 L'espagnol Juan Gutierrez, un dresseur de perroquets étonnant(s).

 Les Olympo's, trois jeunes Brésiliens, sont des acrobates unis dans l'effort...

 Les mongoles de la "troupe hohote" pédalent, sans arrêt, sur un monocycle surélevé tout en jonglant avec des bols. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? En plus, elles maîtrisent à la perfection. Pas un bol perdu, pas une chute, pas un loupé. Combien d'heures de travail derrière ? Combien de temps pour atteindre la perfection ? Pour la conserver ? Jusqu'à quand ?

Le salut final.

Les danseuses disparaissent.

 Le clown, qui est brillamment le fil rouge du spectacle (faisant participer le public - acteurs qu'il dirige, comme des marionnettes, au milieu de la piste), fait son dernier numéro, poétique.

 Il y avait aussi des trapézistes ("Vol de Dames" - voltigeuses féminines + un homme pour les attraper au vol), des magiciens (la jeune génération Bouglione - Valentino, Dimitri, Alessandro et Victoria), et un M. Loyal fort courtois (l'ancien, Sergio, avec sa belle voix grave, ayant pris sa retraite il y a peu).
 Je suis une admiratrice inconditionnelle de ces talents de toutes nationalités et travailleurs acharnés. Et j'attendrai moins d'années (la faute aux prix des places) pour y retourner. Sauf empêchement.

samedi 21 novembre 2015

A Moveable Feast

 Une fête mobile. C'est le titre original du livre d'Ernest Hemingway que, paraît-il, tout le monde s'arrache aujourd'hui en France, sous sa traduction, non littérale et un peu trompeuse, Paris est une fête. La fête mobile, c'est le Paris qu'on emporte avec soi, qu'on a dans le coeur où que l'on aille.
 Je l'avais acheté, et lu, et bien aimé (malgré une écriture que je trouvais parfois un peu "forcée"), dans sa version Poche, il y a quelques mois.
 Hemingway y relate sa vie, avec sa première épouse (Hadley, mère de son fils Jack), au 74 rue du Cardinal-Lemoine, dans les années 20 (de 1921 à 1926 exactement). C'est dire si l'on est loin de l'actualité qui nous encombre.
  C'est en 1956 que l'hôtel Ritz persuada l'écrivain de reprendre possession de deux malles-cabines entreposées là depuis mars 1928... Et c'est l'entrée en possession des écrits contenus dans ces malles (écrits dont il n'a finalement utilisé qu'une infime partie) qu'Hemingway entreprit, à la fin des années 50 (alors qu'il allait sombrer dans la dépression), l'écriture de ce qu'il appelait les "Vignettes parisiennes". Le livre a été publié de manière posthume, en 1964, Hemingway s'étant suicidé en 1961.

 Il y parle certes de la ville, de lieux typiques comme la rue Mouffetard, la place de la Contrescarpe, la place Saint-Michel, le boulevard Montparnasse, la closerie des Lilas (lieu de rendez-vous), le Dôme, et de certains de ses habitants "emblématiques" : les bouquinistes, les pêcheurs de la Seine, entre l'île Saint-Louis et le square du Vert-Galant, qui, oui, rapportaient quelques bonnes fritures à leurs familles.
 Mais je crois me souvenir qu'il parle surtout de ses pensées et difficultés relatives à son métier, d'argent (qui manque), et surtout surtout des notables expatriés américains qu'il y a fréquentés comme Gertrude Stein (qui tenait salon au 27 rue de Fleurus, près du jardin du Luxembourg), ses amis, le généreux et désintéressé poète Ezra Pound (qui deviendra mussolinien) ou le fragile F. Scott Fitzgerald harcelé par sa femme. Et d'autres qu'on connaît moins. Il évoque Sylvia Beach qui tenait la bibliothèque-librairie "Shakespeare et Company", 12 rue de l'Odéon.
 C'est très intéressant, pour qui aime Paris et les écrivains américains, pas sûr que ça intéresse tous ceux qui l'achètent par rapport aux événements violents actuels.


 Sinon, il y a Paris la Grande, de Philippe Meyer, également chez Folio (en poche), paru en 1997. C'est bien aussi. Dans un autre genre, plus "banalement parisien".
 Sinon, mes enfants jouent beaucoup à se tirer dessus depuis quelques jours. Et le fils d'une amie met en scène des attentats avec ses Playmobil depuis janvier.

vendredi 20 novembre 2015

Musique

 Tout à coup, et d'un coup, tout (res)sort. L'imam qui enseigne aux enfants que la musique, c'est satanique, que l'écouter, c'est risquer de se transformer en singe ou en cochon, le salafisme qu'il faut certes combattre, mais comment ? (Ah ?) Peut-être pas quand il est seulement appliqué à soi-même... (Sûr ?) Des agents de la RATP (ou autre) qui "snobent" les femmes. La croissance démographique trop importante en Afrique.
 La tolérance de l'Europe et de la France en particulier, qui a subi bien plus d'attentats que les autres pays européens (Et hop, on fait les comptes.), où des viviers d'islamistes (Tiens, plus besoin, évolution de langage et de fait oblige, d'ajouter "radicaux".), potentiels futurs terroristes, foisonnent, est devenue, dans ce contexte, imbécile et masochiste.
 D'un autre côté, rien ne change. Prendre le métro est toujours aussi tristounet, peut-être plus, oui. Les mêmes gens gênent les autres avec leurs sacs, ne se lèvent pas des strapontins même quand il y a du monde serré-debout autour d'eux. On reste ce qu'on est finalement. Et il paraît que l'armée fait face à un afflux de volontaires ces temps-ci.
 Des mesures matérielles de sécurité ont été prises : bouton hier constamment désactivé aujourd'hui dûment réactivé pour demander l'ouverture de la porte, caméra de surveillance dans la loge (pour la personne qui doit ouvrir la porte). Encore faudrait-il quelqu'un (de sérieux) derrière la caméra... Sinon, on se tient la porte mutuellement, laissant entrer n'importe qui. Avec un peu de (bonne) volonté et de rigueur, on va peut-être y arriver.
 
Détail des Attributs de la musique par Chardin, au musée du Louvre.

jeudi 19 novembre 2015

Réflexions

  Des mesures devraient enfin... (Il en faut combien des morts pour que les gens réagissent ? Apparemment plus de 100. Et pas que des partisans de la libre expression et des juifs.) être prises pour sécuriser un tant soit peu l'école.
Je passerais bien une petite annonce : cherche homme politique digne de foi et au-dessus du lot pour tâche herculéenne. Franchement, le devoir d'électeur va être difficile, et pas devant l'embarras du choix...
 En temps de paix, on peut se contenter de peu, mais en temps de guerre, mieux vaut un De Gaulle dans la force de l'âge qu'un Pétain vieillissant. De toutes manières ni l'un ni l'autre ne nous sont offerts.
 Tant que les média ne chercheront que le consensuel, que les politiques ne songeront qu'à s'approprier le pouvoir pour eux-mêmes plutôt que pour défendre l'intérêt général, on n'est pas rassurés. Ces pensées-là me font plus peur que de m'attabler à une terrasse de café.
 Il ne semble pas normal non plus que la tuerie dans l'enceinte du Bataclan ait duré si longtemps et que des personnes aient mis si longtemps - un ou deux voire trois jours - à retrouver leurs proches (morts).
 Être opposé à la multiplication des caméras et autres méthodes de surveillance quand on n'a rien à cacher et que ces moyens sont indispensables pour la sécurité de tous, c'est impardonnable.
 Mais si le pays est géré comme l'est mon service, je ne m'étonne plus de rien.
 Sinon, un monstre de moins, un, c'est déjà ça.

Les funérailles de Miltiade, étude par Peyron.
(Dans mes dossiers de travail récents.)

mardi 17 novembre 2015

Hercule

 Les sirènes sont trop fréquentes en ce moment dans Paris. Pas plus que d'habitude peut-être, sans doute, mais elles sont plus anxiogènes pour qui les entend.
 Hier, tôt le matin, devant la pyramide du Louvre, il y avait une dizaine de militaires. L'entrée du musée étant davantage surveillée, le temps et la file d'attente s'en sont trouvés rallongés. Peu de monde, contrairement à l'habitude, dans les magasins du Carrousel. Un peu partout, les rues étaient calmes, la circulation comme au ralenti. La faute au lundi aussi.
 Ce matin, retour à la normale : circulation intense, un peu speed et klaxons agressifs. Dans le 1er arrondissement, une rue était bouclée. Des policiers empêchaient des parents de traverser pour emmener leurs enfants vers l'école qui s'y trouvait. Une voix féminine s'adressant à un policier : Qu'est-ce qui se passe encore ? Pas sur un ton inquiet, mais sur un ton énervé.
 Je me dis que si les Parisiens n'y mettent pas du leur, l'ambiance ne va pas être aussi solidaire qu'on aimerait. Tout le monde souhaite bénéficier de la protection des pouvoirs publics ; il me semble que la moindre des choses est de respecter leur action, les interdictions si besoin est.
 Quand on s'intéresse aux travaux d'Hercule on se rend compte qu'il a eu affaire (10e de ses 12 travaux) à Géryon, un géant aux trois corps, au chien Cerbère (dernier des travaux), gardien des Enfers doté de trois têtes (voire d'une crinière de serpents en sus), sans parler de l'hydre de Lerne (2e des travaux), monstre dont les têtes tranchées repoussent sans cesse... Il nous faudrait un, ou plusieurs, Hercule, pour tuer nos monstres tentaculaires.

dimanche 15 novembre 2015

Love From Paris

 Ce fut un week-end plutôt triste, passé en grande partie devant la télé, et pas que pour regarder des dessins animés...
 Vendredi je me suis couchée tard, préférant m'endormir le coeur lourd, après un bilan progressivement alourdi, que d'être choquée au réveil par un bilan à trois chiffres.
 Ça n'empêche qu'on se réveille en regrettant que ce cauchemar soit bien réel.
 Vivre normalement à Paris, surtout quand on a des enfants, c'est vivre en faisant attention, en étant vigilant. Et en prêtant foi aux avertissements des Cassandre éclairées.
 Billy Wilder, réalisateur d'origine juive autrichienne ayant fui le nazisme, disait, ai-je lu dans Charlotte (de Foenkinos) : "Les pessimistes ont fini à Hollywood et les optimistes à Auschwitz." Cette formule est en partie vraie ; il y a aussi les pessimistes qui n'ont pas pu partir...
 Mon souhait le plus cher est qu'une sécurité nationale réellement efficace soit enfin mise en place. Pour vivre mieux et pouvoir être plus optimiste quant à l'avenir.

 Billy Wilder est le fameux réalisateur de Some Like It Hot (Certains l'aiment chaud), avec Marilyn Monroe, star au regard d'enfant fortement sujette à l'idolâtrie.

vendredi 13 novembre 2015

Émotions visuelles

Quelques photos sur la route du week-end.

À la Petite Galerie du Louvre (Y suis retournée avec Mari.)
 Mignonnes figurines japonaises, récentes, représentant de petits animaux ayant le pouvoir de se métamorphoser pour jouer des tours aux humains. Personnages familiers, ils sont devenus héros de mangas.
 L'impressionnant Pandemonium peint par John Martin en 1841.
Palais de Satan décrit dans Le paradis perdu écrit par Milton au 17e siècle.

Au-dessus de la Petite Galerie. Aile Richelieu, 1er étage.
Tentures rouges, dorures partout, lustres énormes.
On est dans les luxueux appartements Napoléon III, qui ravissent les touristes.

À priori, pas d'expo ce week-end.

Edit du 14.11.15 : de toutes manières, j'aurais trouvé porte close... Mari était au Bataclan la semaine dernière, heureusement pour lui pas hier soir...

jeudi 12 novembre 2015

Héros

 Le Louvre a ouvert, le 17 octobre 2015 (c'est tout frais), sa Petite Galerie. Comme il est écrit sur le site : "un espace d'exposition spécifique à l'éducation artistique et culturelle au coeur du Palais du Louvre (= pas trop loin de l'entrée) avec une riche offre culturelle associée : site internet, applications pour smartphone, programmation à l'auditorium, publications." En gros, un lieu ludique, dans l'air du temps, branché nouvelles technologies.  Avec une muséographie colorée, "bordélique" et interactive autant que faire se peut (bulletin de jeux, bornes d'action).
 C'est donc pour les "djeuns". J'y ai "trainé" mes "djeuns" à moi. L'affiche et le sujet aidant.
 Mythes fondateurs, d'Hercule à Dark Vador.

 Exposition longue durée, annuelle, puisqu'elle se tient jusqu'au 4 juillet 2016. Ils ont le temps de l'amortir. Et j'aurai le temps de la revoir, car elle ne m'a pas déplu, le sujet est aimable, l'endroit agréable, quoique très fermé (c'est la mode), mais débouchant sur la cour Marly, baignée de lumière, immense espace qui a ébloui les enfants.
 Les enfants, une fois leur a suffi, ils préfèrent (surtout la petite) les activités moins passives. Ce qui ne m'empêchera pas de continuer à les promener dans les musées, jusqu'à ce qu'ils freinent vraiment des quatre fers... Ils sont toujours récompensés de leur bonne volonté par des douceurs gustatives - déjeuner ou goûter, selon l'heure, sur place ou à proximité.
 Près de 70 oeuvres de toutes les cultures, de la préhistoire à la création contemporaine (malheureusement) y sont présentées sur le thème dit des mythes fondateurs. Mais, il ne faut pas se leurrer, ce n'est pas tant l'athlétique Hercule, avec sa massue et sa peau de lion, qui attire le chaland, mais bien plutôt Anakin Skywalker passé du côté obscur de la Force...
Remarquez le style coloré (orange, bleu, rouge, vert) des cartels.
 Bonne idée, on peut toucher la texture de l'objet exposé. (Échantillon du matériau à l'extérieur.) Un crocodile originel de Papouasie-Nouvelle-Guinée en bois sculpté.

 Ces aiguières (Un fond bleu nuit met joliment en valeur les objets, très bien éclairés.) sont ornées d'animaux aquatiques ou fantastiques. Sur des bornes près de certaines oeuvres sont posées des questions, énigmes diverses, auxquelles on peut répondre, qu'on peut résoudre, si on le souhaite. La choute a surtout aimé ouvrir et refermer les volets (au nombre de 4)...

Sens cette odeur, quel rapport avec le tableau ? 
 L'odeur est la cire (laquelle fondant dans le réchaud sert à coller les ailes d'Icare...) Tableau, de 1756, de Joseph Vien : Dédale dans le labyrinthe attachant les ailes à Icare, son fils, qui veut rejoindre le Soleil. Cette odeur n'a pas "parlé" à la choute, mais ça m'a fait penser que je devais incessamment en racheter pour cirer mon parquet...

 Il est permis de jouer sur l'éclairage de certaines oeuvres pour en apprécier les différents effets, la choute ne s'en est pas privée... Ça a donné ça :

 Il y a de beaux tableaux appartenant au musée du Louvre, de Jean-Baptiste de Champaigne (La Nuit et l'Aurore, 1668) ou du Guerchin (Circé, 1650). Mais le clou du spectacle, c'est lui :
l
 En fait on n'a pas le droit (je ne sais pourquoi exactement) de le photographier, mais je ne l'ai vu qu'après (et, ouf, je n'ai pas été "grondée"). Dark Vador n'est donc pas présent dans son entièreté (L'affiche est mensongère...), mais un de ses casques, daté de 1979, est là... Et suffit à impressionner l'enfant, voire son parent, le fan en fait.
Il y a aussi, dans un recoin, deux affiches intéressantes (des films IV et V).

 Qui aurait dit que de telles affiches seraient un jour exposées, certes temporairement, certes dans un coin mais quand même, au Louvre ?... Des gens l'on rêvé (?), Jean-Luc Martinez (le directeur du musée) l'a fait.

 Et puis la diffusion quotidienne, en boucle, d'un documentaire d'une dizaine de minutes sur le retour de Dark Vador, réalisé pendant la préparation de l'épisode III, avec des interviews notamment de - et répétitions de scènes de combat entre - Ewan McGregor (alias le jedi Obi-Wan Kenobi jeune) et Hayden Christensen (jeune interprète de Dark Vador - Darth Vader pour les anglophones...), et la fabrication en atelier du costume, dont le fameux casque. Les artisans, anglais, mettant du cœur à l'ouvrage.
 À quelques semaines de la sortie de l'épisode VII (pour lequel nous avons déjà réservé nos places !), le musée, arguant que le cinéma est devenu le spectacle privilégié du récit mythique, jouait sur du velours en proposant ce thème et ce héros (devenu méchant).
 
 Hercule, héros légendaire, mi homme mi dieu, est, quant à lui, représenté en peintures et en sculptures "musculeuses", en pleine action.
Hercule aidant (le titan) Atlas à supporter le globe terrestre, 1668,
Michel Anguier, terre cuite.

 Il y a aussi, entre autres jolies pièces, des masques japonais (démons), sous vitrine.

Un fragment de mosaïque turque, datant du 6e siècle après Jésus-Christ.
Jeune chasseur avec son chien.

 C'est riche et varié. Marquant.
 Après, les enfants tenaient à aller aux Antiquités Égyptiennes voir LA momie, que j'ai gardée, en nocturne, il y a fort longtemps ; ce fut un tête-à-tête émouvant, marquant (aussi), entre vie et mort...
J'ai auparavant pris un stimulant café (pas mauvais) à deux euros (c'est chérot)...
 Je trouvais l'ensemble photogénique ou je n'arrivais pas à lâcher l'appareil photo, c'est l'un ou l'autre, ou les deux...
 
 On a fait l'aller-retour (crevant ; 4 volées de marches - descente et remontée - multipliées par 2...) par le Louvre médiéval, gâché par de l'art contemporain : lumière rose, chaises de jardin en plastique renversées, notes de musique. Si c'était bénévole, je ne dirais trop rien, mais c'est bien trop loin de l'être.
 
 On a croisé la déesse Sekhmet, en triple exemplaire.
Le chichou a fait remarquer à la choute que ces sculptures dataient de 3000 ans...
 
Et aussi le dieu Horus.
 Le chichou a fait remarquer à la choute que c'était le méchant dans La nuit au musée...
Je peux compter sur lui pour son éducation (pas parfaite)...

Je sais, c'est la saison des expos en ce moment, en tout cas par ici.