Cueillette tardive

 Cette année, pour diverses raisons indépendantes de notre indéfectible volonté, la faute aux cloches, ou aux lapins, la cueillette des friandises chocolatées fut tardive. Mais non moins festive. Quoique le chichou, adolescence oblige, n'a pu participer pour cause de grasse matinée... (Ark. Il paraît que c'est le matin que les adolescents grandissent. Couchés.)

 La choute n'aime que le chocolat. C'est la croix et la bannière pour lui faire manger autre chose !! Ma grand-mère, quand on, ou elle-même, n'aimait pas quelque chose (à manger), avait pour habitude de dire : "C'est meilleur qu'un coup de bâton." Ou encore, à la fin du déjeuner : "Encore un repas que les Allemands n'auront pas." J'essaie de perpétuer la tradition en prononçant parfois ces mots comme frappés au coin du bon sens. Mais mes enfants n'ont guère expérimenté les coups et ont des amis allemands.  Remarque, quand j'étais enfant, ces phrases étaient déjà désuètes, je n'ai pas connu la guerre quand même...  Et j'étais repue tout mon soûl. Je n'avais certes pas d'ami allemand, mais anglais chauvins oui. Et les coups de martinet ou de ceinturon sur les fesses à la maison ou les coups de règle sur les doigts à l'école n'avait heureusement déjà plus cours. Mais ça m'amusait de les entendre comme ça l'amusait de les lancer. Et logiquement, ça m'amuse de les répéter parfois. Il y a une certaine tradition et perpétuation des habitudes familiales, notamment dans les propos. C'est la moindre des choses. C'est aussi continuer à faire exister nos aïeux.
 

 Je lui ai acheté un "blouson de rebelle" (selon le chichou), "trop cool" (selon la choute). Un petit blouson noir de motard (selon moi et le prêt-à-porter). Même la maîtresse enfin retrouvée lui en a fait compliment, comme quoi il est vraiment seyant.