Warholisation

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mardi 16 mai 2017

Le bon grain

 Je suis plongée depuis quelques semaines (de manière sporadique, faute de temps disponible), dans la lecture de Gide, dont l'écriture, dans ce livre (Si le grain ne meurt, 1918) est impressionnante de qualités. Ses descriptions et analyses de lieux et de situations sont pleines de finesse et d'intelligence, tant dans la forme que sur le fond.
 Où j'apprends qu'une des réformes de l'École Alsacienne (rue d'Assas, 6e)  (qu'il fréquentait, fin XIXe s.) "portait sur l'enseignement du latin qu'elle ne commençait qu'en sixième" quand ailleurs le latin était étudié dès la 9e (soit l'actuel CE2) ! Maintenant à ce niveau on tente d'enseigner l'anglais (pas facile facile pour la choute).
 Où je lis - alors qu'il commence tout juste le lycée (pas encore appelé collège) : "ce que je ressentais c'était un dégoût sans nom pour tout ce que nous faisions en classe, pour la classe elle-même, le régime des cours, des examens, les concours, les récréations même ; et l'immobilité sur les bancs, les lenteurs, les insipidités, les stagnances." Autrement (mieux) dit, le ressenti de mes enfants...
 Sinon, outre Paris (il habitait avec ses parents près du jardin du Luxembourg, quelle chance), il évoque : La Roque-Baignard (Calvados), où son grand-père maternel possédait un très beau château, que Gide vendit en 1900 ;  Cuverville (magnifique demeure familiale également, en photo ci-dessous), Rouen où vit sa famille maternelle ; Uzès, "il semblait que le progrès du siècle eût oublié la petite ville" (de sa famille paternelle), décrit ses jeux dans la garrigue qu'il aimait (comme moi) par-dessus tout, avec son pic Saint-Loup... ; Montpellier, où le lycée n'avait guère changé "depuis le temps de Rabelais" ("On écrivait sur ses genoux"), Lamalou-le-Bas, où il se retrouve en cure thermale (ayant peu ou prou simulé des maux pour ne plus aller au lycée où les élèves le martyrisaient, notamment parce qu'il était "protescul" plutôt que catholique) ; Cannes et les merveilleux fonds sous-marins des îles de Lérins, en particulier de l'île Sainte-Marguerite, qu'il a eu tout loisir d'apprécier un hiver sans école !...
  Gide dit, p. 117 (sur 369) de mon édition Folio, qu'il a "hâte de sortir des ténèbres de son enfance".

 PS : suis pas sûre que le tout nouveau ministre de l'Education Nationale change la donne pour ce qui nous concerne.

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