Warholisation

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samedi 21 novembre 2015

A Moveable Feast

 Une fête mobile. C'est le titre original du livre d'Ernest Hemingway que, paraît-il, tout le monde s'arrache aujourd'hui en France, sous sa traduction, non littérale et un peu trompeuse, Paris est une fête. La fête mobile, c'est le Paris qu'on emporte avec soi, qu'on a dans le coeur où que l'on aille.
 Je l'avais acheté, et lu, et bien aimé (malgré une écriture que je trouvais parfois un peu "forcée"), dans sa version Poche, il y a quelques mois.
 Hemingway y relate sa vie, avec sa première épouse (Hadley, mère de son fils Jack), au 74 rue du Cardinal-Lemoine, dans les années 20 (de 1921 à 1926 exactement). C'est dire si l'on est loin de l'actualité qui nous encombre.
  C'est en 1956 que l'hôtel Ritz persuada l'écrivain de reprendre possession de deux malles-cabines entreposées là depuis mars 1928... Et c'est l'entrée en possession des écrits contenus dans ces malles (écrits dont il n'a finalement utilisé qu'une infime partie) qu'Hemingway entreprit, à la fin des années 50 (alors qu'il allait sombrer dans la dépression), l'écriture de ce qu'il appelait les "Vignettes parisiennes". Le livre a été publié de manière posthume, en 1964, Hemingway s'étant suicidé en 1961.

 Il y parle certes de la ville, de lieux typiques comme la rue Mouffetard, la place de la Contrescarpe, la place Saint-Michel, le boulevard Montparnasse, la closerie des Lilas (lieu de rendez-vous), le Dôme, et de certains de ses habitants "emblématiques" : les bouquinistes, les pêcheurs de la Seine, entre l'île Saint-Louis et le square du Vert-Galant, qui, oui, rapportaient quelques bonnes fritures à leurs familles.
 Mais je crois me souvenir qu'il parle surtout de ses pensées et difficultés relatives à son métier, d'argent (qui manque), et surtout surtout des notables expatriés américains qu'il y a fréquentés comme Gertrude Stein (qui tenait salon au 27 rue de Fleurus, près du jardin du Luxembourg), ses amis, le généreux et désintéressé poète Ezra Pound (qui deviendra mussolinien) ou le fragile F. Scott Fitzgerald harcelé par sa femme. Et d'autres qu'on connaît moins. Il évoque Sylvia Beach qui tenait la bibliothèque-librairie "Shakespeare et Company", 12 rue de l'Odéon.
 C'est très intéressant, pour qui aime Paris et les écrivains américains, pas sûr que ça intéresse tous ceux qui l'achètent par rapport aux événements violents actuels.


 Sinon, il y a Paris la Grande, de Philippe Meyer, également chez Folio (en poche), paru en 1997. C'est bien aussi. Dans un autre genre, plus "banalement parisien".
 Sinon, mes enfants jouent beaucoup à se tirer dessus depuis quelques jours. Et le fils d'une amie met en scène des attentats avec ses Playmobil depuis janvier.

1 commentaire:

  1. Oui tu te souviens bien et n'allons pas imaginer que la fête à Paris à cette époque était bon enfant.

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